Il meurt planté là sur le Golgotha
Entre sa mère, son frère
Entre Marie et Jean
Entre le ciel la terre
Il pend entre ses bras
S’affaissant peu à peu
Tel un étendard
Sur qui le vent ne peut…
La douleur de sa mère et celle de son frère
Rejoignent la douleur de ses bras irradiés
Elle enserre son corps meurtri jusqu’à l’étouffement
Il git suspendu là écartelé écrasé
Happé par la pesanteur qui l’aspire vers le bas,
Tenu suspendu aux clous qui lui percent les mains
Le voilà toujours encore partagé à la croisée
Redescendre sur terre ou accéder aux cieux
Et sa mère qui le pleure
Marie l’a mis au monde
Et Jean à l’écoute pour un dernier recueil
D’un ultime « je vous le dis »
Sa mère, Jean, qu’il refuse de quitter
Non parce qu’il veut rester
Mais par refus de les affliger
Et ce corps qui descend encore et encore
Et ses paumes qui le retiennent encore et toujours
Il est temps de lâcher
Il suffit
Il est temps de partir
Ni Marie, ni Jean ne peuvent plus rien pour lui
Il est temps de partir
Il est temps de mourir
Le corps vers la terre
Et l’esprit vers les cieux
Il est temps de partir
Il est temps d’en finir
Il est temps que trouve sens son martyr.
3 mai 2020
Tableau d'Yvon Delaporte

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